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Niveaux et types de surdités, conséquence sur la réception et la perception de la parole
Comprendre la déficience auditive
La surdité ? Non, des surdités...
Vous entendez parler de LA surdité.
En réalité, il existe différentes surdités selon leur origine, leur gravité et l'âge auquel elles apparaissent. C'est ainsi que vous pourrez lire sur les documents concernant votre enfant des expressions telles que "déficience auditive profonde, bilatérale, congénitale, de perception, sévère, de transmission...". Que signifient ces termes ?
Une surdité peut s’installer :
- avant la naissance. On l’appelle congénitale, c’est-à-dire qu’elle est présente à la naissance, qu’elle soit d’origine génétique ou acquise par maladie durant la grossesse.
- à la naissance
- après la naissance
Une surdité peut s’installer progressivement ou apparaître brusquement.
Ses conséquences sur l’acquisition ou la qualité du langage sont toujours réelles mais seront différentes selon qu’elle apparaît avant ou après la période d’installation du langage. On parle de surdité pré-linguistique ou post linguistique.
Une surdité peut se présenter de manière isolée ou associée à d’autres troubles ou déficits qui nécessiteront des interventions spécifiques. Certains cas de handicaps associés rendent difficile le diagnostic de surdité.
Dans tous les cas, dès que le diagnostic est posé, il est urgent que l’entourage adapte ses comportements.
Il existe deux grands types de surdité infantile :
1) Les surdités de transmission qui affectent l’oreille externe et moyenne ;
2) Les surdités de perception qui affectent l’oreille interne ou le nerf auditif ou l’aire cérébrale auditive.
3) Une atteinte combinée (transmission + perception) est une surdité mixte.
Les déficiences auditives de transmission et celles de perception sont différentes sur de nombreux points :
• Les surdités de transmission :
- Fréquentes
- Diagnostic étiologique souvent facile
- Accessibles à une thérapeutique médicamenteuse et (ou) chirurgicale
- Appareillage non systématique, techniquement aisé
- Communication orale acquise facilement
• Les surdités de perception :
- Moins fréquentes
- Diagnostic étiologique parfois difficile
- Atteintes auditives maximales pouvant dépasser 100 dB
- Inaccessibles à une thérapeutique médicamenteuse et chirurgicale
- Appareillage, éducation prothétique et rééducation orthophonique indispensables à l’acquisition de la langue orale
- Efforts éducatifs soutenus et prolongés
L'audiométrie
L’audiométrie est l’étude et la mesure de l’audition. Elle permet d’établir l’importance et la nature de la perte auditive. On a pu constater la fiabilité des examens audiométriques : pour une même personne, on retrouve les mêmes seuils au fil des années (sauf en cas de surdité évolutive). On mesure ainsi, pour chaque fréquence émise, le seuil d’audition du sujet, comparé au seuil d’audition normale (0 dB).
Les examens audiométriques
Pour constater la présence puis apprécier l’importance d’une surdité, on ne peut pas demander au bébé de nous faire part de ses sensations. Il faut donc procéder à un examen, indépendant de toute réaction du sujet : un examen objectif.
On dispose aujourd’hui de différentes techniques fiables et relativement précises qui permettent d’enregistrer les réponses nerveuses à un son envoyé au tympan ou directement à la cochlée. Ces examens se font sous anesthésie locale ou générale. Il s’agit essentiellement des Potentiels Evoqués Auditifs (PEA).
Dès que le jeune enfant est capable de manifester qu’il a une sensation auditive, ne serait-ce que par un geste, on procède à des examens subjectifs, soit à l’aide de sons purs fabriqués, soit à partir de la voix du testeur. Pour procéder à ces examens, il est nécessaire que le testeur ait un bon contact avec l’enfant pour conditionner ses réponses (par exemple, l’entraîner à appuyer sur un bouton qui déclenchera un jeu —apparition d’une poupée, démarrage d’un petit train— dès qu’il perçoit le moindre son).
Ces examens peuvent être réalisés en plusieurs séances, si nécessaire, pour ne pas abuser de la patience de l’enfant, ce qui pourrait nuire à la fiabilité des résultats.
L’audiométrie tonale
C’est l’examen courant de la fonction de l’oreille. Nous recevons les sons environnants essentiellement par les oreilles, mais notre corps en entier réagit aux vibrations sonores qui l’atteignent, même si nous n’en avons pas toujours conscience.
Pour l’examen de la transmission aérienne, le son est transmis à l’oreille par un écouteur ou en champ libre en cabine insonorisée, et on étudie chaque oreille séparément.
Pour la transmission osseuse, l’examen se fait avec un vibrateur appliqué sur l’os, derrière le pavillon de l’oreille (la mastoïde) avec la même réglage d’intensité ; on obtient une valeur correspondant à la perte auditive par voie osseuse.
La comparaison des courbes de réponses VO (voie osseuse) et VA (voie aérienne) donne une indication sur la présence et le degré d’une surdité due à l’oreille moyenne (surdité de transmission) par opposition à une surdité due à une lésion de l’oreille interne (surdité de perception).
L’audiogramme
Les observations faites au cours de l’examen audiométrique sont consignées par écrit sur un graphique qu’on appelle un audiogramme.
Les fréquences sont inscrites en abscisse, (ligne horizontale) et les intensités en ordonnée (ligne verticale). A chaque fréquence émise, on marque par un point (intersection des deux lignes) l’intensité correspondant au seuil d’audition du sujet pour cette fréquence. Les intensités relevées s’inscrivent en négatif puisqu’elles représentent la perte auditive (par exemple : un point de l’audiogramme sur la ligne du 1000 Hz à hauteur de 80 dB indique qu’un son pur d’une fréquence de 1000 Hz ne commence à être perçu par l’enfant que si son intensité dépasse 80 dB). En reliant les points, on obtient l’audiogramme. En voici deux exemples:
L’audiométrie vocale
La compréhension de la parole n’est pas seulement liée à l’intensité des sons perçus. Amplifier ceux-ci ne suffit pas à améliorer l’intelligibilité de la parole chez la personne sourde. Il arrive même que ce soit nuisible. C’est pourquoi, pour que «l’aide auditive» apportée par une prothèse soit efficace et confortable, on ne peut se contenter de l’audiométrie tonale. Les perfectionnements des prothèses auditives rendent d’ailleurs l’audiométrie vocale indispensable.
Ici le signal n’est plus un son pur, mais les sons complexes de la parole. On utilise des mots acoustiquement choisis par des spécialistes qu’on demande à l’enfant de répéter tels qu’il les entend.
Lorsque l’enfant a acquis un vocabulaire suffisant, on procède à des tests d’intelligibilité qui permettent d’apprécier quand et comment l’enfant reconnaît des mots qu’il connaît déjà. Ces tests sont réalisés en audition pure mais également avec le soutien de la lecture labiale.
Cette audiométrie joue un rôle important dans l ‘éducation de l’enfant sourd : elle permet, par des bilans réguliers, d’en suivre l’évolution et ainsi d’orienter les efforts éducatifs.
Les degrés de surdité
On s’est efforcé d’établir une classification des handicaps auditifs selon des critères précis. Plusieurs propositions ont été faites au cours du temps dont une en particulier.
La classification BIAP
La classification établie par le Bureau International d’Audiophonologie (BIAP) est quasi universellement admise. Elle résulte du calcul d’une perte moyenne sur les fréquences conversationnelles. C’est cette classification qu’utilisent les professionnels de l’audiophonologie.
Extrait des Cahiers de Communiquer,
"Un Guide pour ses premières années. Mon enfant n'entend pas." |
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Contact
Association des Parents d'Enfants Déficients Auditifs du Calvados
18, rue de la gare
14000 Caen
tél : 02 31 77 29 81
contact@apedac.fr |
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